PSTQ vs Entrée express francophones : quatre tirages, deux visions
- Mehdi Tenouri
- 22 août
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 août

Cette année, deux programmes se distinguent dans la sélection des travailleurs qualifiés francophones :
Le PSTQ (Québec), en vigueur depuis juillet 2025, qui a remplacé l’ancien PRTQ.
La catégorie francophone d’Entrée express (fédéral), qui vise les provinces hors Québec (compétence linguistique en français version 1).
Tous deux reposent sur des tirages ciblés, mais leur ampleur n’a rien de comparable.
Voici quelques chiffres
Les tirages Entrée express francophones en 2025
Depuis le début de l’année, quatre tirages spécifiques aux francophones ont eu lieu :
19 février : 6 500 invitations
6 mars : 4 500 invitations
21 mars : 7 500 invitations
8 août : 2 500 invitations
➡️ Total : 20 000 invitations en quatre tirages.
Les tirages PSTQ depuis son lancement (juillet–août 2025)
En deux mois, quatre tirages ont eu lieu, couvrant les quatre volets du PSTQ :
17 juillet : 216 invitations (volet 1) et 22 invitations (volet 4)
31 juillet : 273 invitations (volet 2)
14 août : 277 invitations (volet 3)
➡️ Total : 788 invitations en trois tirages.
Comparaison proportionnelle
Si l’on rapporte ces résultats à la population réellement concernée :
Canada hors Québec (32 M d’habitants) → 625 invitations par million d’habitants.
Québec (9 M d’habitants) → 88 invitations par million d’habitants.
Ottawa sélectionne donc 7 fois plus de francophones par million d’habitants que le Québec.
Certes, au Québec, le PSTQ n'est ouvert que depuis le 1er juillet. Toutefois, en deux mois, ce programme ne semble pas particulièrement avantageux pour les francophones désireux d'immigrer de manière permanente au Canada. Nous en sommes malgré tout à 4 tirages en 2 mois pour le PSTQ et à 4 tirages en 6 mois pour la catégorie compétence linguistique en français pour entrée express.
Un contraste politique et économique
Ottawa multiplie les tirages massifs pour attirer les francophones hors Québec.
Québec, malgré une pénurie documentée de main-d’œuvre, reste extrêmement sélectif avec son PSTQ.
La contradiction est flagrante : le Québec revendique un contrôle strict de l’immigration pour protéger notamment sa vitalité linguistique, mais dans les faits, ce sont les provinces anglophones qui accueillent le plus grand nombre de francophones grâce à Entrée express.
En 2025, les chiffres parlent d’eux-mêmes :
4 tirages fédéraux francophones = 20 000 invitations.
4 tirages PSTQ = 788 invitations.
Deux visions de l’immigration francophone s’affrontent : l’une expansive et proactive (Ottawa), l’autre minimaliste et très sélective (Québec). Si rien ne change, le risque est clair : voir les talents francophones s’installer ailleurs qu’au Québec, faute de portes réellement ouvertes.